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Les anciens de l'IPSI
Portraits des anciens élèves
Colloque la presse écrite : Crise ou mutations ?
Date de création: 08 Avr 2015

Partout dans le monde, la presse connaît des mutations importantes qui concernent autant l’industrie de la presse et les organisations professionnelles que la pratique du journalisme.

Ces mutations concernent, aussi, l’environnement culturel et économique de la presse: pratiques de lecture et de consommation des médias, place des nouveaux médias dans la vie sociale, notamment chez les jeunes, convergence technologieque, mobilisation grandissante des Tics dans l’industrie des contenus, développement des usagesdesnouveauxterminaux(Smartphonesettablets),criseéconomiqueet régression des investissements publicitaires...

Toutes ces mutations renvoient à la survie de la presse, à son renouvellement et à sa capacité d’adaptation à un nouveau contexte, source d’opportunités et de menaces.

Dans ce sens, un discours sur la fin des journaux et le déclin de la presse s’est développé ces dernières années.

Propagé par des experts et les médias, ce discours souvent de type prospectiviste, s’appuie sur différents indices qu’il présente souvent comme les signes d’un déclin irréversible de la presse : hausse des coûts de fabrication, régression continue des investissements publicitaires, licenciement de journalistes, crises financières des entreprises de presse, suppression des éditions papier et migration vers le web ou vers les médias mobiles.

La régression continue des ventes des journaux dans les pays industrialisés est souvent présentée comme l’indicateur par excellence de ce déclin. Selon le rapport 2014 de l’association Wan Ifra « Au cours des cinq dernières années, la diffusion de journaux a augmenté de 6,67 % en Asie, de 6,26 % en Amérique latine et de 7,5 % au Moyen- Orient et en Afrique ; elle a en revanche baissé de 10,25 % en Amérique du Nord, de 19,59 % en Australie et en Océanie et de 23,02 % en Europe ».

La « grande crise » de la presse apparaît, à la lumière de ces statistiques mondiales, comme une crise propre aux pays industrialisés.

Dans le monde arabe, la progression de la diffusion évoquée par les statistiques mondiales, semble attester d’une vitalité de la presse. Toutefois, l’absence de données émanant de l’industrie de la presse et d’un système de certification de la diffusion dans la quasi majorité des pays du monde arabe, à l’exception du Maroc ainsi que la rareté des recherches et des études limitent non seulement la portée de ces statistiques mais rend ardue toute analyse de la situation de la presse dans le monde arabe.

D’autre part, le rapport de la presse aux nouveaux médias constitue un paradoxe. Les nouveaux médias sont la source de menaces structurelles : effritement du lectorat, développement de la capacité des individus à produire les contenus, concurrence de l’internet en tant que source d’information, désaffection des jeunes pour la lecture des journaux...

Les nouveaux médias favorisent toutefois un élargissement de l’audience de la presse papier grâce aux dispositifs du web (sites et médias sociaux) et aux nouveaux terminaux mobiles.Dans ce sens la régression des ventes des journaux et le développement de l’audience grâce aux nouveaux médias ne constitueraient pas une crise de la presse mais une transition vers un modèle hybride.

Les mutations de la presse renvoient dès lors au processus de réinvention du journalisme en général et de la presse en général à tous les niveaux : des journalistes à multiples compétences (multi-skilledjournalists) un nouveau modèle économique hybride, de nouvelles formes d’écriture (transmediamultimedia, rich media), la multiplication des plateformes de type cross media, renouvellement des newsrooms et des procès de fabrication...

Toutes ces questions concernent aussi la capacité de l’industrie de la presse à se réadapter à un contexte à risques afin qu’elle puisse assumer son rôle dans un espace public renouvelé : informer les citoyens et leur fournir des contenus de qualité pour comprendre les événements et prendre les décisions politiques adéquates, organiser le débat public et représenter la diversité politique et culturelle.

Cette capacité de réadaptation et de renouvellement soulève aussi la question du rôle de l’Etat dans le processus de sauvegarde et de développement d’une presse viable et de qualité. Le débat en Europe sur l’efficacité des aides de l’Etat à la presse est dans ce sens un exemple très significatif.

La réflexion sur les évolutions de la presse exige aussi une analyse des dispositifs juridiques et d’autorégulation

De même la formation est un enjeu essentiel à la fois pour l’industrie de la presse et pour la société. La modernisation des systèmes de formation constituerait en effet une exigence de cette transition vers une presse innovante et de qualité

Le colloque international de l’Institut de Presse et des Sciences de l’Information ambitionne ainsi de favoriser un débat interdisciplinaire, réunissant universitaires et professionnels de tous horizons sur une thématique centrale pour le devenir des médias et stratégique pour la société